Jérôme Mathot travaille pour le
projet ALEGrO. 

« Travailler sur un projet ayant un impact sur la société, c’est travailler pour un monde meilleur. »

Jérôme Mathot a 32 ans et supervise la construction de la nouvelle station de conversion du projet ALEGrO. 32 ans, c’est jeune, mais pour le gestionnaire de réseau de transport Elia, l’âge n’est pas un critère de valeur. Le jeune ingénieur considère cela comme une excellente opportunité pour relever les défis techniques et humains d’une telle mission.

Le projet ALEGrO d’Elia, le gestionnaire du réseau belge à haute tension pour l’électricité, réalisera la première interconnexion entre les réseaux électriques belge et allemand. « Ce projet utilise une technologie de pointe : la technologie HVDC, c’est-à-dire le courant continu à haute tension », explique Jérôme Mathot, chef de projet ALEGrO. « C’est la deuxième interconnexion de ce type en Belgique. La première relie notre réseau à l’Angleterre. »

Relier les réseaux

Une interconnexion HVDC se compose de deux stations de conversion reliées entre elles par deux câbles. « La station de conversion que nous construisons à Lixhe, près de Liège, sera raccordée au réseau électrique d’Elia », précise le chef de projet. « Elle convertit le courant alternatif du réseau en courant continu pour l’acheminer vers l’Allemagne. » Une station similaire à Oberzier, en Allemagne, retransforme ce courant continu en courant alternatif et l’injecte dans le réseau allemand.

Deux câbles souterrains à haute tension d’une longueur de 90 km transportent le courant continu entre les deux stations. « En Belgique, la majorité des câbles suit les grandes infrastructures existantes. La liaison passe par un tunnel sous le canal Albert et la Meuse. ALEGrO a une capacité de transport d’environ 1 000 MW, ce qui correspond à la capacité de production d’une centrale nucléaire. »

Grâce à cette interconnexion, il sera possible de transporter de l’électricité de la Belgique vers l’Allemagne ou inversement, selon les besoins. Résultat : un meilleur équilibre entre production et consommation. On s’attend à ce que la connexion soit opérationnelle d’ici fin 2020.

Ascension rapide

Jérôme Mathot a rejoint Elia en 2011, après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur en électromécanique à l’université de Liège. « J’ai commencé comme expert technique. Très vite, mon travail s’est focalisé sur le courant continu, et plus particulièrement sur le développement d’une expertise autour de la technologie HVDC. »

Mathot a participé à la phase préparatoire du projet ALEGrO : étude de marché, élaboration des spécifications techniques, procédures d’achat européennes, évaluation des offres, choix des entrepreneurs… jusqu’à la signature du contrat en 2016. « Depuis lors, je travaille sur le projet ALEGrO. » Au début, il s’agissait de la partie haute tension, mais en 2019, il s’est vu confier la gestion du projet concernant la station de conversion belge.

« Je dois maintenant m’assurer que la construction et la mise en service se déroulent dans les délais, le budget et la qualité prévus. De plus, ALEGrO doit être intégré à l’infrastructure existante. Cela est nécessaire si nous voulons piloter la station à distance depuis notre dispatching national à Schaerbeek et notre dispatching régional à Namur. »

Mission variée

« C’est un travail varié », poursuit Jérôme Mathot. « En plus de l’installation électrique, le bâtiment de 10 000 m² est équipé de systèmes de chauffage, de ventilation et de régulation du climat, de systèmes de détection et de lutte contre l’incendie, de systèmes de contrôle et de protection, etc. Sur le chantier, on trouve de nombreux métiers et compétences différents. Je suis épaulé par une équipe multidisciplinaire composée d’ingénieurs de projet, d’experts techniques et de dessinateurs. Il ne suffit pas de gérer les aspects financiers et techniques, la planification et l’équipe : la sécurité est également cruciale. Nous veillons au respect des procédures et à la culture de la sécurité sur le site. Ainsi, on réduit les risques au minimum. »

Construire un avenir meilleur

Travailler sur un projet d’une telle envergure est très enrichissant, tant sur le plan technique qu’humain, souligne Jérôme Mathot. « La société est de plus en plus consciente du changement climatique et de la nécessité d’agir. Les énergies renouvelables font partie des solutions. En travaillant sur un projet comme ALEGrO, qui favorise l’intégration des énergies renouvelables, on contribue à un monde sans carbone. Cela donne du sens à mon travail. Je sais que je construis un monde meilleur, et cela me rend fier. En plus, j’ai eu la chance de participer à toutes les phases du projet, de la conception à la réalisation concrète. »

De nombreux avantages

Travailler pour un gestionnaire de réseau de transport présente aussi de nombreux atouts, estime l’ingénieur. « Un package salarial attractif, des horaires flexibles et la possibilité de télétravailler, des programmes de formation, ainsi qu’un encouragement à la mobilité interne », énumère le chef de projet. « Le secteur de l’énergie est en pleine transition et fait face à de nombreux défis : l’intégration des énergies renouvelables, la décentralisation de la production, l’émergence de nouvelles technologies… Elia veut être un moteur dans cette transition énergétique. On a vraiment l’opportunité de trouver des moyens d’accélérer cette évolution, tout en continuant à défendre les intérêts de la société. »